Ce printemps 2016 AMJ vous invite à poser le regard sur la France, lieu de refuge pour de nombreux intellectuels juifs, persécutés dans toute l'Europe en prise avec la domination nazie.
Parmi ces exilés, des compositeurs parviendront à trouver, dans la patrie des droits de l'homme, un cadre leur offrant la liberté de travailler, de composer, de s'exprimer...
Norbert Glanzberg, Joseph Kosma, Paul Arma... quelques noms qui sont à l'origine d'une multitude de grands succès, source de reconnaissance populaire pour des interprètes tels Edith Piaf, Lys Gauty, Colette Renard ou Yves Montand, alors que les compositeurs sont le plus souvent restés inconnus du public !

Témoignage de Mme Rachel Szekely, directrice artistique :
Mes pensées reviennent régulièrement vers notre amie Judith qui nous manque... beaucoup. Son sourire, son intelligence, son enthousiasme accueillaient mes propositions de projets musicaux, qui me paraissaient proches d'un rêve, jusqu'à pouvoir les réaliser.
Quelques mois avant sont départ tragique, elle m'avait offert un enregistrement de mélodies de Norbert Glanzberg, compositeur que j'ai découvert tardivement. Véritable invitation à un nouveau projet, occasion de mettre en évidence deux périodes de créations très différentes de Glanzberg.
- La première, pendant la guerre, alors exilé en France, compositeur de chansons de variété, "Les grands boulevards" pour Yves Montand, "Padam... padam" pour son amie Edith Piaf, il deviendra son compositeur fétiche.
- La seconde, après 1980, période de retour vers une musique plus "classique". Glanzberg découvre des poèmes écrits dans des camps de concentration et compose deux cycles de chants : Holocaust Songs et Holocaust Lieder, avec en exergue l'extrait de la Fugue de Mort de Paul Celan :
La mort est un maître d'Allemagne (« … der Tod ist ein Meister aus Deutschland » ).

En illustration de la conférence de M. Jacques Tchamkerten, les belles chansons de Glanzberg sont entourées d'œuvres de deux autres compositeurs exilés et cachés en France pendant le IIIème Reich, à savoir : Paul Arma et Joseph Kosma. Leurs chansons françaises et musiques de film sont restées jusqu'à nos jours dans le répertoire connu, bien au delà des frontières françaises. Citons seulement "Les Feuilles Mortes"....

Les poèmes de ce grand poète, Paul Celan, n'ont pas seulement inspiré Norbert Glanzberg, mais aussi de nombreux compositeurs du XXème et XXIème siècles, dont plusieurs exemples viennent illustrer les propos du conférencier.