Paul et Dafné vous invitent à voyager entre chants judéo-espagnols et chants grecs, avec une touche de poésie française.
Le duo sillonne l'Europe du Sud, les Balkans et l'Anatolie, s'agrippe
aux chansons qui le touchent, fusionne avec elles et les répand un peu
partout où il passe. Chaque interprétation naît de leur rencontre avec
le public, de la taverne d'une île perdue en Mer Egée aux grands
festivals internationaux.
Dafné chante d’anciennes mélodies issues de Grèce, des Balkans et
d'Asie Mineure. Sa voix ondule et vibre entre les paroles, exprimant
tour à tour douleur, douceur ou malice. On l’écoute comme on plongerait
dans une mer tourmentée.
Laissez-vous porter par le courant…
Née à Paris d’un père grec et d’une mère française, Dafné Kritharas
puise son inspiration au carrefour de l’Orient et de l’Occident.
Elle a été bercée dès son enfance par les chants judéo-espagnols qu’interprétait sa cousine, la violoncelliste Bahia El Bacha.
Le chant comme mode d’expression de l’intime s’est très tôt imposé à
elle comme une évidence. Elle chante en grec et judéo-espagnol, mais
aussi en serbo-croate, espagnol ou turc, au fil de ses découvertes et
de ses voyages avec son compagnon le guitariste, auteur-compositeur
Paul Barreyre.
Paul a commencé la musique avec le jazz, l’improvisation qui surgit
pour surprendre le public. Ses doigts dansent sur les cordes au rythme
des émotions de sa partenaire, deux voix qui se mêlent et se démêlent.
Auteur, compositeur et chanteur, il peut aussi dévoiler ses textes dans
des chansons pleines de poésie, pour beaucoup inspirées de rythmes et
mélodies moyen-orientaux.
"...Parallèlement aux chants grecs, j’entends les chants
judéo-espagnols depuis l’enfance : ma cousine Bahia El Bacha nous a
beaucoup gardées, ma sœur et moi, quand nous étions petites. Elle est
chanteuse et violoncelliste, sa grand-mère était une grande chanteuse
libanaise d’origine juive séfarade. Bahia nous chantait
La Rosa
Enflorece,
Durme Durme,
Morenica et
Hija
Mia pour nous endormir…
Je me souviens de cette langue que je ne comprenais pas mais qui était
si douce à mes oreilles, de ces mélodies qui me touchaient
profondément, associées à quelque chose d’à la fois très tendre et
ensorcelant. Ces chants se sont ancrés en moi, je les fredonnais
souvent pendant mon enfance. Plus tard, je les ai cherchés sur internet
et j’ai été très émue de les retrouver, interprétés à travers un nombre
infini de versions, ça a réveillé quelque chose de fort en moi.
J’ai également découvert certaines chansons judéo-espagnoles dont la
mélodie m’était parfaitement familière car elles étaient identiques à
des chansons grecques de Rebetika ou de Smyrneïka des années 1910, 1920
& 1930 ! J’ai trouvés passionnants ces jumelages, sculptés par
cette cohabitation commune sous l’Empire ottoman où la communauté judéo
espagnole était particulièrement ancrée à Salonique, Smyrne et Istanbul.
À l’un de mes concerts est venu François Azar (mon actuel producteur du
label Lior éditions), qui m’a alors proposé de venir prendre des cours
de judéo-espagnol au Centre Medem, et m’a donné l’occasion de découvrir
l’immense répertoire judéo-espagnol existant, d’en connaître l’histoire
et la signification, la poésie derrière chaque mot. C’était assez
émouvant car j’ai découvert plein d’anciens enregistrements, par
exemple
la Rosa Enflorece interprétée à la lyre grecque dans
les années 1920 à Thessalonique, sonnant presque comme un Smyrneïko.
Aussi un grand nombre de chants interprétés par des grands-mères
judéo-espagnoles, qui m’ont rappelé les grands-mères grecques, c’était
vraiment touchant. Parfois on reconnaît un mot grec, un mot turc…
J’ai même eu accès à un recueil de poèmes judéo-espagnols de Bosnie de
la poétesse Clarisse Nicoïdski, que j’ai mis en musique dans mon
deuxième album (
Si me Davas Tus Ojus).
Ce répertoire est très riche et métissé, tous ces chants et ces
cultures hérités de l’époque de l’Empire ottoman sont liés entre eux,
qu’ils soient grecs, judéo-espagnols, turcs, balkaniques ou arméniens !"