Festival "Le Temps de Chanter..."

Le Temps de Chanter...
festival de musique liturgique juive

"Les fleurs paraissent sur la terre, le temps de chanter est arrivé,
  Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes."
Cantique des cantiques, 2:12


khazan Daniel Halfon khazan Moshe Khabusha 
Soirée de présentation des rites séfarades occidentaux et orientaux,
avec les khazanim Daniel Halfon et Moshe Khabusha (Jerusalem)
accompagnement au piano par Raymond Goldstein (auteur des arrangements), à la percussion par Meir Khabusha,
au violon par Bianca Favez et au violoncelle par Danila Ivanov.

dimanche 8 mars 2009
CONCERT à 17h

Grande Salle du Conservatoire de Musique
place Neuve - Genève

Daniel Halfon (Jérusalem) fait autorité dans la tradition hispano-portugaise (ou rite séfarade occidental), tandis que Moshe Khabusha (Jérusalem) est le plus célèbre ambassadeur du rite oriental dit « yerushalmi » (rite syro-libanais).

Daniel Halfon est né au sein de la communauté juive hispano-portugaise de Londres. L’art du chant synagogal lui a été transmis par des «étoiles» de la tradition séfarade occidentale: Eliezer Abinun, Abraham Beniso et Abraham Lopes Cardozo.
Il développe sa technique vocale à New York (où il chante à la Synagogue Shearith Israel), puis à Jérusalem où il est, depuis 1992, le hazan attitré de la synagogue Yad Harav Nissim. Il officie également comme hazan invité dans diverses synagogues du monde entier, participe à des festivals de musique sacrée et enregistre des disques compacts.
Aujourd’hui, Daniel Halfon est le plus important, sinon le seul, gardien de la tradition musicale des communautés séfarades occidentales. Ce sont ces «nouveaux chrétiens», convertis de force dans la péninsule ibérique, qui forment au cours du XVIème siècle, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne du Nord et en Angleterre, les noyaux des communautés appelées à ressusciter une vie juive organisée dans des régions qui n’en avaient pas connu depuis des siècles. Le centre de gravité est Amsterdam où le retour à une pratique juive ouverte est autorisé à partir de 1606.
Les descendants de ces rescapés de l’Inquisition forment des congrégations importantes à Londres, à New Amsterdam (New-York actuelle) et un peu partout dans les territoires espagnols et portugais du Nouveau Monde. Ils possèdent une liturgie spécifique provenant de la tradition ibérique mais qui a subi d’importantes influences occidentales, comme celle de la musique baroque.
Le nusakh (rite liturgique) hispano-portugais est constitué de mélodies et de récitatifs utilisés essentiellement lors des grandes fêtes, consciencieusement préservés et transmis oralement d’un hazan à son successeur depuis le XVIème siècle. Contrairement aux mélodies des juifs orientaux, basées sur les maqâmat arabes complexes, la liturgie juive hispano-portugaise utilise les modes occidentaux tempérés.

Un voyageur juif du XIXème siècle, Israël Yosef, rapporte à propos d’un de ses voyages à Alep :
«Le vendredi soir, tous les membres de la communauté chantent des chants délicieux composés par de sages érudits. Un Juif européen aurait de quoi s’étonner en entendant le chant magnifique entonné par toute la communauté.»
Aram Zoba, l’actuelle Alep au nord de la Syrie, fut le siège de l’une des plus anciennes et des plus célèbres communautés juives du Moyen Orient. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, elle a vu fleurir une culture riche et variée avec de nombreux poètes et musiciens. La liturgie quotidienne, du Shabbat et des jours de fêtes, intègre un certain nombre d’hymnes et d'élégies, piyyutim (poèmes liturgiques) et baqqashot (chants de supplication), genres que les poètes espagnols et ceux de l’école kabbalistique de Safed ont beaucoup cultivés.
La création poétique et musicale d’Israël Najarra (XVIème siècle) en est l’expression la plus représentative. Pour satisfaire les goûts d’une clientèle juive conquise par la musique orientale, Najarra adopta l’ordre habituel de rangement dans les diwans arabes, les groupant en suites musicales selon les maqâmat. (modes orientaux).
Le chanteur et joueur de oud Moshé Khabusha est l’un des artistes contemporains les plus réputés et appréciés dans la pratique de cette tradition ainsi que l’un des derniers vrais paytanim (auteurs de poèmes liturgiques). Son art raffiné souligne et perpétue le lien symbiotique qui exista, avant le départ massif des Juifs, entre la culture juive de cette région et la musique du monde islamique et arabe environnant. Invité dans diverses synagogues du monde entier, Moshé Khabusha a enregistré un nombre impressionnant de CD.
La première partie du concert est dédiée à la liturgie des Grandes Fêtes d’automne (Rosh ha-Shana et Yom Kippour), caractérisée par une connexion musicale très forte entre les traditions occidentales et orientales. Daniel Halfon et Moshé Khabusha chantent, chacun d’après ses propres traditions, des morceaux identiques.
La deuxième partie présente une sélection du répertoire liturgique du Shabbat et des Fêtes. Parfois, les deux chantres interprètent les mêmes textes ou d’autres pièces choisies par l’un et l’autre.
Daniel Halfon sera accompagné par Bianca Favez au violon, Danila Ivanov au violoncelle et Raymond Goldstein au piano (qui signe également les arrangements).
Moshé Khabusha chante en jouant lui-même de l’oud (luth oriental) et sera accompagné aux percussions par son fils, Meïr Khabusha.
 

L'organisation de ce concert est rendue possible grâce aux soutiens suivants :

Département de la Culture de la Ville de Genève
Famille Stern
Loterie Romande
Conservatoire de Musique de Genève

Réservations :
Janine Schorderet Tel. +4122/344.64.09 - Fax +4122/344.64.04

Pour tous renseignements ou contact :
Dann-Olivier Alfandary 20 rue Barthélémy-Menn, CH-1205 GENÈVE +4122/320.86.28
Michel Borzykowski 12 chemin Franconis, CH-1290 VERSOIX  +4122/755.41.23